Repères pour une clinique éducative auprès de mineurs délinquants

La question pédagogique que je tente de tracer et d’ordonner cherche à élucider la ou les manières dont un adolescent délinquant peut se construire (se reconstruire même !), dans des circonstances et des contextes pédagogiques particuliers désignés par le terme de pédagogie de la rupture.

La question ultime d’un pédagogue est celle de savoir à quelle forme de réalisation de soi-même ou encore d’achèvement celui qui s’apprête à devenir homme, celle qui va devenir femme peut prétendre. Je ne peux traiter, dans le cadre de cette réflexion, de cette ample question qui relève aussi bien de décisions politiques que de l’engagement des pédagogues. Il appartient de mon point de vue à chacun de se faire un avis sur cela. Je me permets en conséquence de renvoyer chaque lecteur à ses propres prises de position personnelles, ou à celles élaborées sur les lieux des pratiques professionnelles. Deux éléments organisent néanmoins la présente réflexion autour de l’adolescence délinquante placée en centre d’éducation renforcée (CER) :

– le registre incontournable de l’ordonnance de 1945… qui est le cadre légal dans lequel les propos permettent le travail. Je rappelle ce que tout éducateur sait à ce sujet, que c’est l’éducatif qui prime sur le répressif, que c’est donc la visée d’éducation qui est prioritaire lorsqu’on s’applique à travailler avec des jeunes étiquetés délinquants. Hors de cette affirmation de principe à la fois légale et pédagogique selon laquelle un mineur peut être éduqué, il n’y a pas d’action possible auprès de lui, rien qui autorise l’espoir de voir un, une adolescent(e) devenir une femme, un homme dans notre société. Les idées d’éducabilité et de progrès de l’adolescent sont donc nodales en ce sens.

– Je tenterai d’approcher le questionnement d’un point de vue attaché à une compréhension clinique de l’adolescence, de ses troubles et de ses souffrances. A cet égard les observations rapportées ci-après ont été conduites en situation d’observation (in situ), et les conclusions qui suivent viennent de ma propre fréquentation assidue au cours de ces dernières années des jeunes dont il va être question ici-bas.

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