L’aliénation ne fait quasiment plus l’objet de recherches approfondies mis à part les travaux de Stéphane Haber et de Franck Fischbach. Autrefois qualifié par Louis Althusser de concept « non-scientifique » chez Marx, concept « malade » pour Paul Ricœur, l’aliénation pourtant est omniprésente dans nos vies quotidiennes et nos histoires de vie.
C’est en faisant le récit de ma propre vie que j’ai découvert que l’aliénation ne pouvait se réduire à sa seule dimension qui est celle développée par Marx : l’aliénation au travail. Au contraire, l’aliénation est multiple. Aliénation sociale, culturelle, aliénation mentale, aliénation politique sont quelques unes des formes de l’aliénation explorées dans ce travail.
L’approche développée ici est une approche multiréférentielle qui permet de rendre compte de la complexité du phénomène de l’aliénation. Ainsi sont convoqués la philosophie, l’histoire, la sociologie et la psychanalyse pour étudier les aliénations de nos quotidiens. Mais l’aliénation n’est pas une fatalité. C’est en explorant la question de l’aliénation qu’il a été possible de se rendre compte que des collectifs ont travaillé non seulement à prendre en compte les diverses formes d’aliénation mais aussi à mettre en place des institutions visant à les dépasser.
Pour lire le mémoire de Master 2 de Claude Spenlehauer, Qu’est-ce que l’aliénation ? : Claude Spenlehauer, Qu’est-ce que l’aliénation ?, juin 2015