Les deux temps de la conception japonaise d’inculturation. Sogo to choetsu, « intégrer et transcender »

Les japonais pratiquent l’inculturation à des fins d’apprentissage, de résolution de problème ou d’innovation. Apprentissage d’apprentissages, cette pratique, à l’avènement des sociétés du savoir, participe du caractère apprenant de la culture japonaise. Cet article ambitionne de donner quelques clés pour en comprendre les modalités à différents niveaux de cadrage du dispositif culturel japonais. Sogo to choetsu est un kata c’est-à-dire un dispositif formel de transmission de connaissances. Pour paraphraser Edgard Morin, nous pourrions même dire qu’il est un kata de kata en ce qu’il détermine les modalités mêmes de la transmission de connaissances par le truchement des kata. Pour être comprise, cette transmission doit être envisagée sur l’arrière plan culturel pragmatique de la société japonaise. L’usage du concept de pragmatisme est envisagé ici dans la filiation de Pierce, James et Dewey comme l’inscription du sens dans le contexte de son accomplissement pratique. Je commencerai donc par présenter dans les termes de Tetsuro Watsuji l’approche pragmatique originale de la culture japonaise, son être au monde et le rapport particulier qu’elle établit entre culture et nature. Je développerai ensuite la notion de kata et je détaillerai le fonctionnement de sogo to choetsu et de ses applications. Pour prendre connaissance de l’article : Pierre QUETTIER, Les deux temps de la conception japonaise d’inculturation. Sogo to choetsu, « intégrer et transcender », décembre 2009