Participation, empowerment, activation, contribution : points de repères

Les transformations actuelles de la gouvernance des territoires, à commencer par le passage en métropole de grandes agglomérations, donnent l’opportunité aux pouvoirs publics de redéfinir leur action. Et tout particulièrement, dans un contexte de crise de la représentativité, d’interroger la place faite aux habitants dans la production de la décision. L’occasion est donnée d’en finir avec une logique de mise à jour permanente des politiques publiques locales, se conformant, bon gré malgré, à l’évolution des pressions législatives. Les collectivités peuvent aujourd’hui reprendre la main sur le rapport qu’elles veulent proposer aux habitants en mobilisant le large éventail de cadres conceptuels normatifs désormais disponibles. Le modèle de la « participation » à la française, souvent critiqué, est en effet concurrencé par de nouvelles approches. On voit ainsi circuler dans le débat français, avec parfois une certaine confusion, les terme d’empowerment, mais aussi de community organizing, d’activation, de capabilités, de contribution… Si ces termes peuvent sembler synonymes, c’est que tous décrivent un rapport de pouvoir moins asymétrique entre les individus ordinaires (habitants, usagers) et les institutions auxquelles ils ont à faire (aménageurs, élus, administrations…). Les différences de fond qui pourraient distinguer ces concepts se perdent au fil de leurs acclimations à de nouvelles cultures politiques nationales, et de leurs reprises par différents auteurs et administrations. Pourtant, les présupposés, outils et objectifs propres à chaque notion peuvent s’avérer initialement profondément différents, voire totalement opposés. Nous proposons ici de mieux faire apparaître les spécificités de quatre de ces termes : participation, empowerment, activation et contribution. Pour lire l’article au format pdf. : Pierre Grosdemouge, Participation, empowerment, activation, contribution